Karel Kabore est originaire du Burkina Faso, elle a 21 ans. Elle est installée depuis quelques semaines à Lyon où elle étudie à l’Institut des Sciences Financières et d’Assurances. Dans cette interview elle nous explique comment son choix d’orientation s’est construit. Bonne lecture !
Bonjour Karel, raconte nous... d’où viens-tu et où as-tu grandi ?
Bonjour, je suis originaire du Burkina Faso, j’ai grandi là-bas jusqu’à l’obtention de mon Baccalauréat. Après ma terminale, j’ai obtenu une bourse de l’État et je suis allée au Maroc pour préparer une Licence de Mathématiques, Informatique, Physique Chimie. Après les deux premières années au Maroc, je me suis dit que ce serait plus simple pour moi d’avoir une licence française afin d’accéder ensuite à l’école dont je rêvais : L’institut de Science Financière et d’Assurances (ISFA).
Je suis donc arrivée en France, au Mans, pour une Licence de Mathématiques et Applications.
Aujourd’hui je suis à Lyon et j’ai intégré l’IFSA.
Quel genre d’élève étais-tu à l’école ?
J’étais une élève assez studieuse, bosseuse. Je n’aimais pas remettre à plus tard ce que je pouvais faire le jour même . J’étais dans une école française en primaire, et je préférais jouer ! Donc je m’arrangeais toujours pour terminer tous mes exercices le premier jour des weekend ou des vacances pour ensuite avoir du temps libre. Ma devise c’était : “plus tu te concentres plus tu finis vite!”
Et puis, dans ma famille si tu voulais des cadeaux (hormis ceux de Noël), il fallait être parmi les meilleurs. Donc j’étais parmi les 5 premiers jusqu’au collège. La première place ne m’intéressait pas vraiment. Mais à un moment j’ai voulu un vélo donc j’ai dû me battre et travailler dur pour l’avoir !
Par ailleurs, tous les élèves de ma classe avait un répétiteur (un maître de maison pour donner des cours à domicile) mais mon père ne voulait pas que j’en ai car il se disait que ça encourage la paresse ! Du coup, j’allais déranger les professeurs à la fin des cours pour poser des questions quand je n’avais pas compris. J’étais une élève qui posait assez de questions parce que je savais que je ne pourrais pas me débrouiller après.
Au lycée y avait-il des matières que tu préférais à d’autre ?
Ma mère a un profil littéraire et mon père est plutôt scientifique. Je m’efforçais donc d’avoir de bons résultats dans toutes les matières pour satisfaire tout le monde. Mais tout de même, j’avais une préférence pour les Sciences de la Vie et de la Terre et les Mathématiques, j’avais une préférence pour les Sciences en général.
A partir de quand as-tu commencé à t'interroger sur tes choix d'orientation post bac ?
Dès la 2nde j’ai commencé à chercher quel métier je pourrais faire. Je voulais devenir médecin, puis ingénieur, puis économiste, ensuite psychologue….Je suis très prévisible, je n’aime pas les choix de dernières minutes.
Cependant, après le bac , je ne savais toujours pas quoi faire. Je l’ai obtenu avec mention très bien et tout le monde me donnait son avis sur mon choix de carrière ! J’étais perdue.
Un jour un oncle m’a dit “ étant donné que tu es perdue , fais deux ans de prépa , là tu pourras toucher un peu à tout et après tu choisiras.”
Du coup, l’Etat m’a envoyé dans une sorte de prépa à la fac de 2 ans au Maroc.
En outre , ma cousine faisait de l’actuariat et elle m’en a parlé. Mais comme tout le monde me donner son avis à ce moment là, je ne l’ai pas vraiment écoutée.
Et puis elle est rentrée pour les vacances l’année qui a suivi (c’est à dire après ma première année d ‘université ) . Elle m’a montré le prospectus de sa formation, et je me suis dit “moi qui aime tout prévoir et qui n’aime pas les dépenses inutiles, ce pourrait être un métier pour moi”. Ce qui m‘a le plus plu c’est que c’est un métier assez polyvalent, cela me permettrait de toucher à plusieurs domaines. Depuis, je n’avais plus que l’actuariat en tête.
Tu as donc fait ta prépa au Maroc et ensuite tu es arrivée au Mans. Qu’as tu fait exactement au Mans ?
j’ai fait une licence Mathématiques et Applications. Je voudrais préciser que dans mon parcours, j’ai aussi connu des échecs. Pour accéder aux écoles d’actuariat en France, il y a des concours, et je n’avais pas le bagage nécessaire. Au Maroc l’Etat m’a envoyé dans une ville reculée où les professeurs ne parlaient pas vraiment français et de plus ,je ne faisais pas vraiment de prépa . J’ai pris toutes mes économies de bourses, j’ai fais une demande de visa, payé mon billet d’avion et je suis venue un weekend en France pour passer le concours. Mais je n’avais pas le niveau et je n’ai donc pas réussi au concours.
Alors, je me suis battue, pendant mon année de licence au Mans pour avoir un bon dossier et atteindre l’école de Lyon.
A quel moment as-tu fait ce choix de travailler dans l’actuariat finalement ?
Après ma première année de fac. Suite à cette première année j’ai réalisé que j’étais plus attirée par les Maths que par la Physique.
vises-tu un métier en particulier ?
oui j’aimerais me spécialiser en gestion de risque parce que j’aime prévoir. Et la gestion de risque englobe tous les domaines qui m’intéressent.
Dans ton enfance, y avait-il des indices qui pouvaient te laisser penser que ton choix aujourd’hui est logique ?
oui je pense que ma manie de vouloir toujours tout prévoir, de n’être jamais en retard sur mon planning , de tout calculer , représentaient quand même des indices assez conséquents .
Qu’est-ce qui fait que tu as écouté ta cousine plutôt que les autres ?
Après mon bac, tout le monde me donnait son avis et je n’ai écouté personne, pas même ma cousine. C’est en faisant ma première année de licence que j’ai compris que c’était les Mathématiques qui m’intéressaient le plus , et c’est à ce moment là que j’ai commencé à envisager l’option qu’elle me proposait.
Je ne l’ai pas écouté « aveuglément « parce qu’il est important pour moi d’avoir le contrôle. J’ai donc fait des recherches, comparer les métiers…
Comment as-tu fait tes recherches ?
sur internet et j’ai essayé de contacter des personnes qui travaillaient dans le domaine. J’ai écris à plusieurs personnes sur les réseaux sociaux ,et j’ai beaucoup questionné mon entourage.
Quels conseils donnerais-tu à un lycéen qui ne sait pas quoi faire pour la suite de ses études ?
Je lui dirais de se rassurer parce qu’il n’est pas le seul à passer par là. Tout le monde y est passé à un moment de sa vie! Je lui dirais aussi de suivre son cœur et de faire des recherches. Il y a tellement de personnes qui vont vouloir lui donner des conseils ou décider à sa place! Avoir le courage de s’écouter, avoir le courage d’oser, de poser des questions, d’identifier ses qualités, de prendre en compte ce qui nous tient à cœur parce que c’est notre vie au final !
Que retenir de l'expérience de Karel ?
♦ Les réponses aux questionnements sur les choix d’orientation sont à chercher d’abord à l’intérieur de soi.
♦ Faire un choix d’orientation est un chemin. Ce chemin n’est pas linéaire, on passe par différentes phases, différentes émotions et c’est normal.
♦ Enfin, ne pas hésiter à interroger les professionnels pour comprendre la réalité du métier pour ne pas faire de projections erronées.
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Tiens, je lis dans le désordre et je tombe sur Karel qui a questionné les étudiants et pro qui travaillent dans le champs d’activité qui l’intéresse… Pas de secret 😉
😉
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