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Orientation post bac parcours de Khar

Aujourd’hui j’accueille Khar, professeur de Philosophie dans un lycée auprès d’élèves de Terminale.

Le parcours de Khar est inspirant parce qu’il est la démonstration qu’avec de la persévérance et de la volonté, il est possible de trouver une voie qui nous intéresse même si nos choix post bac de départ ne nous ont pas été accordés.

Je ne vous en dis pas plus et laisse place à ma conversation avec Khar.

Bonjour Khar, raconte nous ton parcours scolaire ?

Bonjour Stéphanie et merci pour ton invitation !

En Terminale, j’ai suivi l’équivalent des enseignements de spécialité “littérature, humanité, philosophie ».

Après le bac j’ai poursuivi à la faculté de manière “accidentelle” en philosophie jusqu’à l’obtention du Master avec pour ambition de présenter une thèse de philosophie mais là, je n’y suis pas encore.

Quel métier rêvais-tu de faire quand tu étais petite ?

Je voulais devenir Présidente de la République ! Ou encore avocate, puis procureur. Et puis en grandissant, je voulais devenir professeur d’anglais à l’université. Et maintenant, mon ambition est de devenir professeur de philosophie à l’université !

Donc mes rêves changent au fur et à mesure de l’avancement de ma vie !

Quel genre d'élève étais-tu ?

J’étais très sérieuse. Mes parents n’ont pas fait d’études avancées, ils m’ont boostée, motivée. J’étais une élève sérieuse, j’avais un esprit de compétition, je ne supportais pas d’avoir des mauvaises notes.

Je me donnais les moyens de réussir, par exemple, je me suis inscrite dans un club d’anglais pour progresser et pour avoir de bonnes notes. Je n’aime pas l’échec, je veux toujours exceller, parce que mon père m’a inculqué ces valeurs.

Comment as-tu fait tes choix de spécialités au lycée et tes choix post bac ?

Je savais déjà que je voulais faire de la littérature. Donc le choix était facile au lycée.

Après le bac, j’ai choisi d’aller à l’université. J’ai donc demandé à rejoindre une licence d’anglais, c’était mon premier choix et vraiment j’étais très motivée pour l’anglais. Ensuite, en choix secondaires j’ai choisi le droit, la sociologie et enfin l’histoire/géographie.

Mais mon choix principal était l’anglais. Je voulais intégrer la faculté d’anglais !

Et donc, que s'est-il passé pour que tu te retrouves en philosophie ?

J’ai été orientée malgré moi en philosophie parce que je n’avais pas choisi l’anglais en matière de spécialité au lycée. J’ai pleuré parce que je ne voulais pas faire de philosophie. Et si je ne poursuivais pas en philosophie je devais quitter l’université et moi, je voulais étudier à l’université !

J’ai tout fait pour changer de licence parce que vraiment je n’aimais pas la philo !

Mon père m’a dit “Qu’est-ce que tu veux faire ?” je lui ai dit “je veux faire une école d’anglais”.

Mais cette école était très coûteuse. Mon père était prêt à payer mais moi je me suis dis que ce n’était pas juste vis à vis de mes frères et sœurs qui avaient aussi des études à faire.

J’ai donc décidé de suivre la licence de philo !

Et comment s'est passée la licence de philo alors que tu n'aimais pas ça ?

Le 1er jour j’ai pleuré parce que je ne comprenais rien ! C’était vraiment trop dur…

Un professeur m’a dit quelque chose qui m’a profondément marqué “tu ne réussiras jamais à l’université si tu n’aimes pas la matière que tu étudies. Tu ne réussiras pas en philo si tu n’aimes pas la philo.

A ce moment-là, je me suis dis qu’il fallait que je lâche et que j’accepte de poursuivre en philo.

Et à partir du moment où j’ai commencé à m’investir, j’ai commencé à aimer la philosophie.

Aujourd'hui peux-tu dire que tu aimes la philo ?

Oui, aujourd’hui je me dis “heureusement que j’ai été orientée en philosophie” ! La philo a changé beaucoup de choses en moi, ma manière de faire, de penser. C’est vraiment mon investissement, ma persévérance qui ont fait que j’ai réussi et que j’ai fini par aimer ça.

Même si ça n’a pas été facile tous les jours, j’ai développé des qualités qui m’ont permis de réussir.

Qu'est-ce qui a été déterminant finalement pour toi dans ton parcours ?

Je crois que c’est mon ambition. A chaque fois, je vise loin, je me dis que je peux le faire.

Ce qui a été déterminant aussi c’est que je me suis dis qu’abandonner c’était un peu fuir les opportunités qui se présentent.

Nous sommes libres de nos choix et cette liberté ne va pas seulement se résumer à une volonté. Il faut que cette volonté soit accompagnée par un projet personnel. Et ce projet ce n’est pas seulement avoir des rêves, c’est aussi accepter ce qui se présente à nous et poser les actes qui permettront de réaliser ses rêves.

Donc finalement, ce qui a été déterminant c’est l’esprit d’ouverture dont j’ai fait preuve en accueillant la philosophie sur mon chemin. J’ai dû abandonner tous les préjugés que j’avais sur la philo et donner le meilleur de moi-même pour réussir.

Quelle place à l'anglais dans ta vie aujourd'hui ?

L’anglais m’a été très utile pour lire des ouvrages anglophones donc c’était vraiment un plus pour moi. Et puis c’est une langue universelle donc ça m’aide à avancer dans mes recherches pour mes cours, ma thèse. Donc finalement j’arrive à joindre l’anglais à la philosophie.

Et puis j’ai aussi enseigné l’anglais bénévolement pour une association.

Quel conseil donnerais-tu à un lycéen aujourd'hui ?

J’ai envie de dire qu’il y a une différence entre ce que l’on veut faire et ce que l’on peut faire. Ils doivent donc exceller dans leurs spécialités pour avoir un bon dossier sur parcoursup.

Une fois dans les études supérieures, ne pas avoir de préjugés sur les choix qui nous sont attribués.

Pour toi c'est quoi un bon choix ?

C’est une matière dans laquelle j’ai de bons résultats ou alors une matière que j’ai vraiment envie de suivre et faire tout mon possible pour exceller.

Quand on aime la matière, on sera plus à même de faire tous les efforts nécessaires. Donc l’amour d’une matière est, pour moi, la première chose à prendre en compte.

Que retenir de l'expérience de Khar ?

  • Il est difficile de réussir si on n’aime pas ce que l’on étudie. Pourtant en s’engageant à 100 %, en s’investissant, on peut finir par aimer ce que l’on étudie et cela peut nous réserver des surprises insoupçonnées. Khar nous explique comment la philosophie a changé beaucoup de choses en elle.
  • Parfois nos rêves ne correspondent pas parfaitement à notre réalité. Le secret est alors de faire preuve d’ouverture d’esprit et d’adapter son rêve à sa réalité. Khar est devenue enseignante (c’était son rêve !) et elle nourrie sa passion pour l’anglais quotidiennement mais d’une autre manière que ce qu’elle avait envisagé au départ.
  • Accepter ce qui se présente à nous et poser les actes qui permettront de réaliser nos rêves.
  • Parfois la vie met des obstacles sur notre chemin. Ce qui compte c’est ce que vous allez en faire !

Vous pouvez suivre le parcours de Khar sur Linkedin

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