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orientation post bac : parcours de caroline

Aujourd’hui, j’accueille Caroline pour parler orientation post bac. Caroline a souhaité garder anonymat, j’ai donc modifié son prénom.

Caroline a 23 ans, elle est née au Maroc et a commencé sa scolarité en France à partir du CP. Elle est aujourd’hui en dernière année de Licence de Droit.

Dans cette interview Caroline nous partage son dilemme de terminale : quelle voie choisir quand on est à la fois scientifique et littéraire ?

Bonjour Caroline, raconte nous quelle élève étais-tu en primaire, au collège, au lycée ?

Bonjour, j’ai suivi mes premières années scolaires au Maroc jusqu’au CP dans une école où on apprenait l’arabe et le français. En arrivant en France je parlais donc déjà français mais je ne comprenais pas tout. J’avais beaucoup de mal à me sociabiliser. On a donc décidé de me faire redoubler. J’ai donc perdu une année comme ça.

Le début était donc plutôt compliqué parce que j’avais du mal à me sociabiliser mais finalement c’était une bonne chose de me faire redoubler parce que ça m’a permis de prendre mes marques.

Après ça, j’ai toujours été une bonne élève, toujours dans le top 5 jusqu’au lycée. J’aimais beaucoup l’école et j’ai surtout vraiment aimé le collège ! Surtout les matières de français, même si j’ai un gros problème avec l’orthographe ! J’aimais beaucoup tout ce qui était commentaire de texte, interprétation, vraiment j’adorais ça !

La philosophie ensuite au lycée j’aimais beaucoup aussi.

Tes parents, que font-ils comme métier ?

Mon papa est à la retraite. Il était entrepreneur au Maroc puis il est devenu ouvrier du bâtiment en arrivant en France.

Ma maman était secrétaire puis elle a arrêté de travailler à la naissance de mes grands frères.

Comment s’est construit ton choix d’orientation post bac ?

Ma maman avait commencé des études de droit et j’ai toujours été attiré par la notion de justice. On l’avait beaucoup travaillé en philosophie. Et puis les avocats, le domaine juridique m’intéressaient énormément.

Et à côté il y avait mon côté scientifique qui prenait le pas. J’ai fait un bac S et la biologie m’intéressait beaucoup. Alors je me suis dit pourquoi ne pas aller en médecine.

Ca s’est toujours joué entre médecine et droit.

Qu’est-ce qui t’a fait pencher pour la médecine ?

Je n’étais pas sûre que la médecine me plairait parce que j’aimais beaucoup la SVT (Science et Vie de la Terre). Et la médecine ce n’est pas que de la SVT !
Du coup je me suis dit “autant commencer par la médecine parce que si ça ne me plaît pas ce sera plus facile de basculer sur du droit que l’inverse.”
Et puis, mon père et mon grand frère, qui est ingénieur en ingénierie, m’ont incité à rester dans un domaine scientifique.

Comment s’est passé ton année en médecine ?

J’ai donc eu mon bac S avec mention et j’ai fait une première année en médecine. Ça s’est mal passé. Je travaillais mais ce n’était pas fait pour moi.

La plupart des matières ne me plaisaient pas. Globalement c’était intéressant mais ça ne me convenait pas. J’ai acquis pas mal de compétences comme dépasser mes limites, devenir plus humble sur mes compétences et mon travail.

Jusqu’à présent je n’avais pas connu d’échec. J’étais une personne travailleuse et j’avais des facilités à l’école alors ça permet de relativiser !

Ça a dû être difficile à encaisser, comment l’as-tu vécu ?

Je pouvais faire une deuxième année si je voulais mais j’ai décidé de changer de voie. Je me suis demandée si c’était vraiment moi qui voulait suivre cette voie ou si c’était une volonté extérieure ou le fait de vouloir faire plaisir à mes parents.

Je pense au final que c’était mon choix parce que j’aurais très bien pu dire non. Ce n’était pas un mauvais choix, c’était juste pas le bon choix à ce moment-là.

As-tu réfléchi en terme de métier au moment de tes choix d’orientation, ou t’es-tu plutôt demandé “qu’est-ce que j’ai envie d’apprendre ?”

Je n’ai pas vraiment réfléchi en termes de métier. Mais plutôt en fonction des matières que j’appréciais et des débouchés qu’elles pouvaient m’offrir. J’aimais beaucoup la SVT, la philosophie ou même le français ça aurait été plus compliqué en termes de débouchés.

J’avais un profil littéraire et un profil scientifique donc ça rendait mes choix d’orientation compliqué. Et finalement en droit je retrouve les deux profils parce qu’il faut avoir une certaine logique, synthèse et raisonnement scientifique pour pouvoir aboutir à une réflexion.

Si tu avais un conseil à donner à un étudiant qui doute de ses choix d’orientation ?

J’ai envie de lui dire qu’il a toute la vie devant lui !

C’est vrai qu’il y a une certaine pression et je lui conseillerais de prendre du recul. Ce n’est pas une urgence de savoir ce qu’il veut faire.

Il a le droit à l’erreur. Et s’il se trompe ce n’est pas un échec, c’est un moyen de savoir ce qu’il ne veut pas pour mieux définir ce qu’il veut. En quelque sorte c’est une chance de plus pour pouvoir se rapprocher de ce qui lui correspond le mieux.

Il ne faut pas se rendre malade pour l’avenir. Tant qu’il travaille et qu’il donne le meilleur de lui, il trouvera sa voie.

Les notes ne font pas ce qu’ils sont vraiment. Et une note à l’instant T ne fait ce qu’ils seront à l’instant T+10 ou T+20.

S’ils ont un projet en tête il ne faut pas le lâcher et si ce projet se modifie au fur et à mesure c’est une bonne chose.

Et ce n’est pas parce qu’une porte se ferme que la vie est finie !

Que retenir de l'expérience de caroline ?

  • Une “erreur” d’orientation n’est pas un échec. C’est l’opportunité de se rapprocher un peu plus de ce qui vous correspond.

  • Au-delà d’un choix en fonction des matières préférées, il est important de prendre en compte les débouchés possibles.

  • Il existe des voies qui peuvent autant correspondre à un profil littéraire qu’à un profil scientifique. Le droit en est une. Donc plutôt que réfléchir en mode “ou” réfléchissez en mode “et” : scientifique ET littéraire.

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